Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/310

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venus étant plus timides et moins rusés[1]. Celui qui ne peut ou ne veut pas donner un certain temps à ses affaires, doit affermer ses biens, et mettre toute sa dépense à prix fait. Celui qui dépense beaucoup sur un article, doit être économe sur un autre ; par exemple : s’il aime à tenir une bonne table, il doit épargner sur sa mise ; et s’il aime les riches ameublemens, il doit mettre la réforme dans et sur son écurie, et ainsi du reste ; car s’il veut dépenser de toute manière, il se ruinera infailliblement. Lorsqu’on a dessein de liquider son bien, on peut nuire à sa fortune, en le faisant trop vite, comme en le faisant trop lentement ou trop tard ; car on ne perd pas moins en se hâtant trop de vendre, qu’en empruntant de l’argent à gros intérêts. Assez ordinairement un grand dépensier qui ne prend qu’une seule fois le soin de se liquider, s’endette de nouveau ; car lors-

  1. Pour pouvoir entrer dans la place, il faut avoir eu le temps de faire les approches.