Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/372

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férieur, qui lui servira comme de fouet, pour corriger les ambitieux. Quant à la méthode de leur faire envisager une disgrâce et une ruine prochaine, elle peut être suffisante, lorsqu’ils sont timides. Mais ce parti serait très dangereux, s’ils étoient audacieux et entreprenons ; il pourrait, loin, de les arrêter, les exciter, au contraire, à précipiter l’exécution de leurs desseins. À l’égard des moyens de les abattre, lorsque la nécessité des affaires l’exige, et qu’on ne peut, sans danger, le faire tout d’un coup, la conduite la plus adroite qu’on puisse tenir ayec eux, c’est d’entre-mêler tellement les faveurs et les disgrâces, qu’ils ne sachent plus au juste ce qu’ils ont à espérer ou à craindre, et se trouvent perdus comme dans un labyrinthe. Au reste, une noble ambition et le désir de se distinguer par les grandes choses, est beaucoup moins dangereuse que celle d’un homme plein de prétentions, qui veut briller dans tout, et qui, en conséquence, se mêle de tout : cette dernière est une