Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ble, de dégrader la cause de la religion, et de s’abaisser à commettre ou à conseiller, sous son nom, des attentats aussi exécrables que ceux dont nous parlons ; comme assassinats de princes, boucherie d’un peuple entier, subversion des états et des gouvernemens, etc. ne seroit-ce pas faire, pour ainsi dire, descendre le Saint-Esprit, non sous la forme d’une colombe, mais sous celle d’un vautour ou d’un corbeau, et hisser (hausser) sur le pacifique vaisseau de l’église, l’odieux pavillon qu’arborent sur leurs bâtimens des pirates et des assassins ? Ainsi, il est de toute nécessité que l’église, s’armant de sa doctrine et de ses augustes décrets ; les princes, de leur épée ; enfin, les hommes éclairés, du caducée de la théologie et de la philosophie morale ; tous se concertent et se coalisent pour condamner et livrer à jamais au feu de l’enfer toute action de cette nature, ainsi que toute doctrine tendant à la justifier ; et c’est ce qu’on a déjà