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Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/59

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Quant au second degré, je veux dire la dissimulation négative, il est souvent une conséquence naturelle et nécessaire de la discrétion ; en sorte que tout homme qui veut être secret, est forcé de dissimuler quelque peu. Les hommes sont trop fins pour permettre à l’homme le plus réservé de paroître tout à-fait indifférent entre deux partis opposés, de retenir parfaitement son secret, et de tenir la balance tellement égale, qu’elle ne paroisse pencher ni d’un côté, ni de l’autre. Lorsqu’ils veulent pénétrer dans le cœur d’un homme, ils l’obsèdent de questions insidieuses, le tâtent de tous les cotés, et le retournent tellement, qu’a moins de garder un silence obstiné et choquant, il est forçé, tôt ou tard, a se découvrir un peu, et à les mettre sur

    femmes, quoiqu’elles aient naturellement beaucoup plus d’adresse et de tact que les hommes, ne sont point propres pour les affaires ; leur physionomie est trop aisée à démonter ; un mot piquant ou flatteur est une espèce de tire-bouchon qui évente leur secret.