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Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/70

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grandes entreprises, soit que la vertu ou le vice nous porte à ces desseins. Quoi qu’il en soit, il n’est pas douteux que les plus beaux ouvrages et les plus utiles établissemens n’aient été faits par des célibataires, ou par des hommes qui, n’ayant point d’enfans, avoient, pour ainsi dire, épousé le bien public auquel ils avoient voué toutes leurs affections. Il sembleroit toutefois, à la première vue, que ceux qui ont des enfans, devroient s’occuper, avec plus de sollicitude, de cet avenir auquel ils doivent,

    point, afin de rendre ce désir plus vif et plus constant. Car ce que les enfans imitent le plus constamment, c’est ce qu’ils voient estimé ; et ce qu’ils font le plus volontiers, c’est le contraire de ce qu’on veut qu’ils fassent. Mais un inconvénient qui rend cette double méthode un peu difficile à suivre, c’est que les enfans se portent naturellement à imiter les personnes les plus belles et les mieux vêtues. On doit observer de plus que leurs goûts sont rarement déterminés, par leurs parens ou leurs instituteurs, mais presque toujours par des personnes du dehors, etc. etc. etc.