Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/79

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bonnes manières qu’ils ont de temps en temps pour elles, soit qu’elles fassent gloire de leur patience même[1] ; et c’est ce qui arrive, sur-tout lorsque ce mari, devenu si insupportable, est de leur propre choix, et qu’elles l’ont pris contre l’avis de leurs parens ; car alors elles veulent justifier leur folie, et n’en avoir pas le démenti.

IX. De l’envie.

De toutes les affections de l’âme, les

  1. Seroit-ce que la méchanceté du mari est précisément ce qui bonifie la femme ; ou que la femme, en vertu de cet esprit de contradiction que les valétudinaires lui reprochent, voulant toujours dire le contraire de son mari, elle est méchante, lorsqu’il est bon, et bonne, lorsqu’il est méchant ; ou encore qu’étant toujours sur la défensive avec ce méchant époux, et n’ayant pas le temps de l’attaquer, elle demeure ainsi, bon gré, malgré, extrêmement bonne ; ou enfin que l’homme et la femme sont naturellement en raison inverse l’un de l’autre, comme les quantités positives et les quantités négatives ; ou que, etc.