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Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/8

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de mensonges, ce ne sont ni les difficultés qu’il faut surmonter pour découvrir la vérité, ni le travail opiniâtre qu’exige cette recherche, ni cette espèce de joug qu’elle semble imposer à l’esprit quand on l’a trouvée, mais un amour naturel, quoique dépravé pour le mensonge même. Parmi les philosophes les plus modernes de l’école grecque, il en est un qui s’est spécialement occupé de cette question, et qui a en vain cherché pourquoi les hommes ont une prédilection si marquée pour le mensonge, lorsqu’il ne leur procure ni plaisir, comme ceux des poëtes, ni profit, comme ceux des marchands, mais semblent l’aimer pour lui-même. Pour moi, penserois-je de même, qu’un jour trop éclatant est moins favorable aux illusions du théâtre, que la lumière plus foible des bougies et des flambeaux ? La vérité, dans tout son éclat, est aussi moins favorable aux prestiges, à l’étalage et à la pompe théâtrale de ce monde, que sa lumière un peu adoucie par le mensonge. La vé-