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DES ANCIENS.

du vrai Dieu[1]. Cependant la sagesse de ces philosophes des premiers temps fut si étendue et si profonde, qu’ils surent imaginer, prévoir et peindre, sous le voile de l’allégorie, ce qu’ils n’avoient pu encore apprendre par leur propre expérience. Ainsi, lorsque ceux qui, ayant à combattre une secte religieuse, même puérile, frivole, corrompue et devenue infâme (ce qui est figuré dans cette fable sous le personnage de Vénus), au lieu de désabuser et de corriger ces sectaires, par la seule force de la raison et de la sagesse, par l’influence d’une vie exemplaire, enfin par le poids des exemples (à imiter) et des autorités, veulent extirper cette secte par la rigueur excessive des châtimens, et l’exterminer par le fer et le feu, ils peuvent sans doute y être puissamment excités par la déesse

  1. Il seroit très difficile de me persuader que cette observation n’est point une ironie, et que notre auteur étoit aussi dévot que M. Deluc feint de le croire.