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DE LA SAGESSE

aucune manière, ce que nous venons de dire, et il n’en est pas moins certain que, de tous les corps connus, c’est le plus mélangé, et celui qui présente le plus de substances différentes et de parties distinctes ; complication à laquelle il est naturel d’attribuer ces propriétés et ces facultés étonnantes dont il est doué : car les corps très simples n’ont qu’un très petit nombre de forces ou de propriétés, et dont l’effet est prompt et certain, parce qu’elles n’y sont point balan-

    dans tout : donc il y a de tout dans l’homme : or les particules de la matière solaire, et les molécules terrestres, aqueuses, aériennes, minérales, végétales, etc. sont, par rapport aux molécules (à peu près de même grandeur et d’une force proportionnelle) qui les environnent, des soleils, des terres, des lunes, des océans, des atmosphères, des minéraux, des végétaux ; car tout est relatif : et une particule de la matière solaire est plutôt un soleil, par rapport au corps humain, que le soleil n’est une étincelle par rapport au monde entier : donc l’homme est un abrégé de l’univers.