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PRÉFACE

laissant pour le moment la première de ces deux destinations, afin d’éviter toute discussion sur ce sujet, et en accordant même que les fables les plus anciennes n’étoient que des fictions vagues et sans objet, n’ayant pour but que le simple amusement, toujours est-il certain que les fictions inventées dans les temps ultérieurs ont eu la seconde de ces deux destinations ; et il n’est point d’homme un peu éclairé qui ne les regarde comme une invention fort judicieuse, très solide, très utile aux sciences et même d’une

    mot ; et alors caressant son propre esprit, on est presque aussi content de l’auteur de la charade, ou du logogryphe, qu’on l’est de soi.

    4.o En comparant les différentes parties de la fable aux parties respectives de sa moralité (ou en général de la vérité composée qu’elle représente, soit en la voilant un peu, soit au contraire en la rendant plus sensible), on analyse celle-ci ; ce qui en donne une idée plus vive, plus claire, plus distincte et plus complète.

    5.o Cette vérité, ainsi appliquée et en quelque manière réalisée et personifiée dans les acteurs de la fable, ébranle plus fortement l’imagination,