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DE LA SAGESSE

espèce particulière d’arbre d’arbrisseau, ou de plante ; mais on le trouvoit comme le gui sur un arbre d’une autre espèce ; il étoit caché dans une immense et épaisse forêt ; et, dès qu’il étoit arraché, il en repoussoit aussi-tôt un autre.

La fable de Proserpine paraît avoir pour objet cet esprit éthéré (cette substance pneumatique), cet esprit vivifiant et fécondant, qui exerce son action dans le sein de la terre, qui est le principe du développement et de l’accroissement des végétaux, et dans lequel ils se résolvent après leur décomposition[1]. Car les anciens désignoient par ce nom de Proserpine, cet esprit émané des cieux et

  1. S’il y a un principe éthéré, fécondant et vivifiant, il y a donc aussi une matière inerte par elle-même qui est fécondée et vivifiée par cet esprit. L’une de ces deux idées suppose l’autre. Ainsi, quand les corps se décomposent, ils ne se résolvent pas simplement en ce principe comme le dit notre auteur, mais en deux espèces de résidus ; savoir, en ce même principe, et en particules de matière inerte.