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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

c’est ce qu’ils rencontrent le plus souvent (c’est ce qui les frappe le plus) ; mais la nature qui n’est point sujette à de telles préventions, ouvre son vaste sein à tous les êtres également : que si ces philosophes dont nous parlons, au lieu d’adopter ce principe unique, d’après les idées de perfection qu’ils attachent à certains corps, le font purement et simplement (indépendamment d’un tel motif), alors leur métaphore devient encore plus choquante ; ils tombent dans une équivoque manifeste ; et ce n’est plus ni au feu ni à l’eau, ni à l’air réels (de la nature), mais à je ne sais quelle substance fantastique et purement idéale, qu’ils laissent ce nom de feu, d’air, etc. et en y attachant des idées très différentes des idées communes. De plus, ils paroissent tomber dans le même inconvénient que ceux qui regardent une matière abstraite comme premier principe. Car, de même que ceux-ci supposent une matière potentielle, dans son tout, ceux-là en supposent une qui