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OU EXPLIC. DES FABLES.

lités diamétralement opposées à celles de ces trois substances, dont telle ou telle autre est regardée comme principe ; par exemple, elle oppose son inertie et son opacité à la mobilité et à la nature lucide (à la lucidité) du feu ; sa densité et sa solidité, à la ténuité et à la mollesse (fluidité) de l’air ; sa sécheresse et sa roideur, à l’humidité et à la souplesse de l’eau ; sans compter que la terre elle-même occupant le milieu (le centre), en exclut toutes les autres substances. De plus, s’il n’existoit qu’un seul principe, il devroit être de nature à se prêter également et indifféremment à la génération et à la dissolution ; car c’est aussi le propre d’un principe, que toutes choses s’y résolvent, comme elles en dérivent : or, c’est ce qu’on ne peut dire d’aucun des principes supposés ; l’air et le feu n’étant nullement propres pour fournir une matière à la génération ; au lieu que les autres corps peuvent se résoudre en ces deux substances ; au contraire, l’eau dont l’action est douée,