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DES PRINC. ET DES ORIGIN.

d’une infinité d’espèces qui différent les unes des autres par leur force et leur nature, selon que leur degré de pureté est plus ou moins inférieur à celui de la chaleur du soleil, qui est la première source de toutes. Il ne faut pas croire non plus que toutes les chaleurs, sans distinction, puissent se fomenter mutuellement ; mais, lorsque leurs degrés diffèrent notablement, elles peuvent s’affoiblir ou se détruire réciproquement, comme le font des degrés de froid très différens : en sorte que, suivant l’expression de Télèse, les chaleurs très foibles sont, par rapport aux chaleurs très fortes, des espèces de traîtres et de transfuges qui conspirent avec le froid[1].

  1. La chaleur, considérée dans l’homme, n’est, comme nous l’avons dit, que la sensation de l’expansion de la matière de notre corps, et le froid est la sensation de sa contraction. Or, toutes les parties de la matière inerte, y compris celles de notre corps, tendent naturellement à se rapprocher les unes des autres, quand aucune cause