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Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/33

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DE LA SAGESSE

le nourrir. Lorsqu’il fut grand, il déclara aussi-tôt la guerre à Jupiter. Dans ce combat, le dieu fut vaincu, et tomba au pouvoir du géant, qui, l’ayant mis sur ses épaules, le porta dans une région obscure et fort éloignée ; puis il lui coupa tous les nerfs des pieds et des mains, et, après l’avoir ainsi mutilé, il le laissa dans ce triste état : mais ensuite Mercure eut l’adresse de dérober au géant les nerfs de Jupiter, et les rendit à ce dieu. Jupiter, ayant ainsi recouvré toutes ses forces, attaqua de nouveau le monstre ; il le blessa d’abord d’un coup de foudre, et du sang qui coula de la blessure qu’il lui fit, naquirent quantité de serpens ; alors enfin, il lança contre lui le mont Etna, et, l’écrasant de cette masse énorme, il le tint immobile, état où il est encore.

Cette fable paroît avoir été imaginée pour montrer les vicissitudes de la destinée des princes, ainsi que les causes et le remède de ces révoltes qui s’élèvent quelquefois dans les monarchies. Car, c’est avec raison qu’on pense que les rois