Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/340

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sés à périr ou à changer de nature, qu’à changer de lieu : c’est ce dont on voit un exemple frappant dans la région la plus élevée de l’atmosphère : quoiqu’elle soit plus voisine de la région céleste, qui est le siège propre et naturel de la chaleur, cependant elle est plus froide que celle qui est voisine de la surface de la terre. Car, dans cette partie de l’atmosphère, la moins éloignée de la région qui est le siège propre et naturel du chaud (du calorique), celui-ci se repliant, pour ainsi dire, sur lui-même, et se concentrant, repousse toute la masse (ou la totalité) du froid qui a pu s’élever jusques-là et le chasse tout à la fois&thinsp ;[1]. De plus, il se pourroit qu’il régnât dans l’intérieur de la terre, et à une grande profondeur, une chaleur plus forte qu’à sa surface ; car on peut présumer que, dans

  1. Chacun des deux contraires concentre son opposé, en le repoussant et le refoulant ; car telle étoit leur idée, comme nous l’avons vu dans les ouvrages précédens.