Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/386

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soleils respectifs, pour en sortir de nouveau et y retomber encore, sans fin et sans terme. Ce n’est pas tout ; par la même raison que la force projectile des planètes primaires décroît continuellement, celle de leurs satellites va aussi toujours en décroissant : ainsi, tôt ou tard, chaque satellite tombera sur sa planète respective, en augmentera la masse, fera prédominer encore plus promptement la force centripète de cette planète sur sa force projectile, et par conséquent avancera d’autant sa chûte dans le soleil, où elles tomberont ensemble : si ces conjectures sont fondées, les astronomes appercevront un jour un applatissement très sensible dans l’ellipse de l’orbite lunaire ; ils pourront alors prédire, ou du moins prévoir sa chûte sur le globe terrestre ; et malheur à ceux qui se trouveront au point de contact ! Si alors l’inclinaison de l’axe du globe ne change pas très sensiblement, les habitans de nos contrées n’auront rien à craindre, puisque la lune n’y est jamais au zénith ; mais la chûte de ce satellite pourra peut-être relever l’axe de la rotation diurne, remettre l’équateur dans le plan de l’écliptique, et ramener ainsi le printemps perpétuel. Cependant, si la lune tomboit dans le bassin de quelque mer, par exemple, dans celui de la mer Atlantique, ou dans celui de la mer des Indes, il en résulteroit quelque incommodité pour les navigateurs, qui alors