Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/401

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est composé en partie de terre, et en partie de feu (ou de matière ignée, de calor, ou de calorique), il est probable que ces soleils sont aussi composés en partie de feu et en partie de terre ; avec cette différence toutefois que la substance terrestre prédomine dans notre globe, et que la substance ignée prédomine dans ces soleils. Ainsi ce seroit cette substance terrestre des soleils qui auroit fourni la matière des planètes, de leurs satellites, des comètes, etc. Car, si vous dites qu’une comète, en passant, et en donnant un choc terrible à un soleil, en a détaché la matière qui, en s’arrondissant par l’attraction réciproque de ses parties, a formé les planètes et leurs satellites, je vous demanderai, moi, d’où est sortie cette comète, quelle est son origine ? et il faudra toujours en revenir à une ou à plusieurs explosions de ce soleil, qui auroit donné naissance aux unes et aux autres. Quant à la cause de leur force projectile qui, en se combinant avec leur force centripète, les fait circuler autour de l’astre central, il m’est beaucoup moins difficile d’en découvrir une, que de faire un choix judicieux entre les trois ou quatre que j’entrevois depuis long-temps. Quoi qu’il en soit, cette conjecture hardie de Gilbert répond mieux à la grandeur du principe suprême de toute existence, que la négative de notre chancelier. Avec de bons télescopes, on découvre d’années en années de nou-