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PRÉFACE
DE L’AUTEUR.


Les événemens de l’antiquité la plus reculée, à l’exception toutefois de ceux qui se trouvent consignés dans les livres saints, ont été ensevelis dans l’oubli le plus profond : à ce silence que l’histoire garde sur les temps primitifs, ont succédé les fables des poëtes ; et à ces fictions, les histoires qui sont entre nos mains en sorte que ces fables sont comme un voile tendu entre cette antiquité si reculée, dont la mémoire est entièrement effacée et ces temps ultérieurs dont l’histoire s’est conservée. La plupart de mes lecteurs sans doute s’imagineront que ce traité n’est qu’un pur jeu d’esprit, et n’a pour objet que le simple amusement ; qu’en expliquant ces fables, je prends les mêmes licences que les poëtes ont prises, en les inven-