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des anciens.

toutefois que la pensée humaine ne puisse saisir et embrasser son véritable mode. Ainsi les poëtes le regardent avec raison comme l’œuf pondu par la nuit. Ce philosophe sublime, dont les ouvrages font partie des saintes écritures, s’exprime ainsi à ce sujet : Il a fait chaque chose pour être belle en son temps, et il a livré le monde à leurs disputes ; de manière cependant que l’homme ne découvre jamais l’œuvre que Dieu a exécutée depuis le commencement jusqu’à la fin ; car la loi sommaire de la nature, ou la force de ce Cupidon, que Dieu a imprimée lui-même dans toutes les particules de la matière, et dont l’action réitérée, ou multipliée, produit toute la variété des composés ; cette force, dis-je, peut frapper légèrement et effleurer tout au plus la pensée humaine ; mais elle n’y pénètre que très difficilement. Le systême des Grecs sur les principes matériels, suppose beaucoup de pénétration et de profondeur dans leurs recherches. Quant à ces principes du mouvement,