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de la sagesse

grands exploits, il retourna dans sa patrie ; mais, y ayant essuyé de grands malheurs, il prit le parti de s’en bannir, et de se réfugier en Italie. Il y fut aussi heureux dans les commencemens. Le roi Daunus, son hôte, lui fit de riches présens, lui procura un établissement honorable, et on lui érigea même dans ce pays un grand nombre de statues. Mais, a la première calamité qui affligea ce peuple chez lequel il s’étoit réfugié, le roi Daunus s’imagina qu’elle avoit pour cause la faute qu’il avoit faite, en recevant dans son palais un homme qui avoit encouru la haine des dieux, pour avoir attaqué le fer en main, et blessé une déesse envers laquelle il eût commis un sacrilège, quand il n’auroit fait même que la toucher. En conséquence, pour délivrer sa patrie du fléau qu’il regardoit comme le châtiment de cette faute ; et, sans égard aux droits de l’hospitalité qui lui parurent devoir céder à ceux de la religion, il tua Diomède, il fit abat-