Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/122

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plus n’est complète. Quant à cette arithmétique pythagorique et mystique, qu’on a commencé à renouveller à la faveur des ouvrages de Proclus et de quelques fragmens d’Euclide, ce n’est qu’un certain écart de spéculation[1]. Car l’esprit hu-

    état de mesurer L’univers entier, si ....... si l’univers étoit conforme à nos idées ; ou, ce qui est la même chose, si nos idées étoient conformes à l’univers : or, nos idées mathématiques ne sont point conformes à l’univers ; elles ne le sont qu’aux principes imaginaires que nous nous sommes faits. Étant donnée telle chose et telle autre, je résoudrois tel problème ; mais ces choses ne sont pas données, et le problème reste à résoudre. Les mathématiciens savent tirer des conséquences, mais ils ne savent pas former des principes, ou les vérifier ; ils ne savent que les accepter et les appliquer.

  1. Ces nombres mystérieux n’étoient dans l’intention de Pythagore que des emblèmes. C’étoit, comme la plupart des mythologies païennes, un voile dont ces philosophes couvroient leurs opinions, soit pour les dérober à l’œil profane du vulgaire qui en eût abusé, soit pour leur donner quelque chose de plus auguste. Mais, grâces aux