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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

les exciter à se déchirer réciproquement par des contradictions ; mais plutôt pour les engager à faire la paix entr’eux et à réunir leurs forces pour attaquer la nature même des choses, conquérir ses forteresses les plus escarpées, et reculer (autant que le pourra permettre la bonté divine) les limites de l’empire de l’homme.

Passons donc à cette science à laquelle nous conduit un antique oracle ; je veux dire à la science de nous-mêmes. Or, cette science, plus elle est importante pour nous, et plus elle exige de notre part d’étude et d’application. C’est pour l’homme la fin de toutes les sciences ; mais au fond ce n’est qu’une portion, de la science de la nature elle-même. Et posons pour règle générale que toutes ces divisions pour les bien entendre et les bien appliquer, il ne faut pas oublier qu’elles ont plutôt pour but de caractériser et de distinguer les sciences, que de les détacher les unes des autres et de les séparer ; et c’est ainsi