Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne diminue. Cette même règle convient à la théologie naturelle, pour peu qu’on lui donne cette autre forme : faire quelque chose de rien ou réduire quelque chose au néant, sont des actes qui n’appartiennent qu’à la toute-puissance. Et c’est ce que témoigne aussi l’écriture. J’ai appris que toutes les œuvres que Dieu a faites, demeurent éternellement ; nous ne pouvons y rien ajouter ni en rien retrancher. On empêche la destruction d’une chose en la ramenant à ses principes, est une règle de physique. Cette même règle a sa force en politique (et c’est ce que Machiavel a judicieusement remarqué) vu que le principal moyen pour empêcher les républiques de périr, est de les réformer et de les ramener aux mœurs antiques. Une maladie putride est plus contagieuse dans ses commencemens, qu’à son point de maturité ; c’est encore une règle de physique qui s’applique très bien à la morale : les hommes les plus dissolus les scélérats les plus décidés corrompent moins les mœurs pu-