Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/216

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acheteur[1] prédiction qui ne tarda pas à s’accomplir, d’abord en la personne de Sylla puis en celle de César. Ainsi les prédictions de cette espèce n’entrent pas dans le plan de l’ouvrage dont nous parlons ici, et elles doivent être renvoyées aux arts auxquels elles sont propres. Mais enfin, c’est de cette divination qui tire sa vigueur d’une certaine force intérieure de l’âme, c’est de celle-là seulement qu’il s’agît ici : elle est de deux espèces ; l’une, native ; l’autre, produite par une sorte d’influence. La native s’appuie sur ce fondement : elle suppose que l’âme n’étant plus répandue dans les organes du corps, mais recueillie et concentrée en elle-même, a, en vertu de son essence, quelque prénotion de l’avenir. Et c’est ce dont on voit des exemples frappans dans les songes, dans les extases, aux approches de la mort ; rarement durant la veille, ou lorsque le corps est sain et vigoureux. Or, cet état de l’âme, on peut le produi-

  1. Mot de Jugurtha à son départ de Rome.