Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/222

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aussi-tôt intercepté, arrêté, comme nous le voyons par ce qui nous arrive à nous-mêmes lorsque nous nous promenons ; car si alors il nous survient quelque pensée vive et un peu fixe, nous nous arrêtons aussi-tôt ; s’il s’agit enfin de tout cela et de quelques autres remarques assez fines, l’observation et les recherches se sont tournées de ce côté-là. Mais demande-t-on comment les compressions, les dilatations et les agitations de l’esprit, qui est sans contredit le principe du mouvement, peuvent fléchir, exciter, pousser une masse aussi grossière que celle du corps humain ; c’est un sujet sur lequel on n’a pas fait encore des recherches assez exactes, et qu’on n’a pas assez manié. Et doit-on en être étonné, quand on voit que l’âme sensible elle-même a été jusqu’ici regardée plutôt comme une entéléchie, comme une sorte de fonction, que comme une vraie substance ? Mais, quand on se seroit déjà assuré que c’est une substance vraiment corporelle, une vraie matière encore resteroit-il à savoir