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Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/224

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la perception et le sentiment, c’est ce que les philosophes auraient du mettre en tête de leurs traités sur le sentiment et l’être sensible ; c’est un point vraiment fondamental ; car nous voyons qu’il existe dans tous les corps naturels une certaine l’acuité de percevoir, et même une sorte de choix en vertu duquel ils s’unissent avec les substances amies, et fuient les substances ennemies. Or, nous ne parlons pas ici des perceptions les plus subtiles, telles que celles qui ont lieu, lorsqu’on voit l’aimant attirer le fer, la flamme s’élancer vers le naphte ; une bulle approchée d’une autre bulle, s’y réunir ; les rayons de lumière se réfléchir sur un corps blanc ; le corps d’un animal s’assimiler les substances qui lui sont utiles, et se débarrasser de l’inutile par les excrétions ; la partie d’une éponge, élevée au-dessus du niveau de l’eau, attirer ce fluide en chassant l’air ; et d’autres semblables phénomènes. En effet, qu’est-il besoin de dénombrer les exemples de cette espèce ? Ne sait-on pas que jamais