Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/257

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bien afin qu’on tâche de préparer et de fournir à l’entendement de puissans secours, qui le mettent en état de surmonter les difficultés des sciences et l’obscurité de la nature. Car il n’est point d’homme qui ait la main assez sûre et assez exercée, pour être en état de tirer une ligne bien droite, ou de tracer un cercle parfait, à l’aide de cette main seule ; et c’est pourtant ce qu’il n’auroit pas de peine à faire à l’aide d’une règle ou d’un compas. C’est à ce but-là même que tendent tous nos efforts ; ce sont des instrumens de cette espèce que nous préparons. Nous voulons, par ce moyen, mettre l’esprit au niveau des choses mêmes. Notre vœu est d’inventer un certain art d’indiquer et de diriger, qui serve, soit à découvrir les autres arts et leurs axiomes, soit à les produire à la lumière ; car nous ne sommes que trop fondés à décider que cet art est à suppléer.

Or, cet art de l’indication (c’est le nom que nous lui donnons) a deux parties. Car l’esprit, en profitant des indi-