Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/273

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sur l’ouverture d’une marmite remplie d’eau bouillante. Mais qui eût osé entreprendre d’imiter la foudre et les éclairs, si le couvercle de ce Moine chymiste, lancé en l’air avec tant de violence et de fracas, n’en eût donné la première idée ? Or, plus les exemples en ce genre sont nombreux, moins il est besoin d’en alléguer. Mais, pour peu que les hommes eussent été jaloux de faire des recherches vraiment utiles, ils auroient dû s’attacher à observer les opérations et les procédés de la nature ; les considérer un à un, dans le plus grand détail et à dessein puis méditer sur tout cela, y penser et repenser sans cesse, afin de voir ce qu’on pourroit transporter de là dans les arts : car la nature est le miroir de l’art. Quant aux expériences qui pourroient être transportées d’un art à un autre art, ou d’une pratique à une autre pratique, elles ne sont pas en moindre nombre, quoique cette translation ne soit guère en usage. La nature est toujours, sous la main ; au lieu que les