Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
350
DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

cordent quant à l’usage de cette espèce de caractères, communs à un plus grand nombre de contrées, communiquent entr’elles par ce moyen. En sorte qu’un livre écrit en caractères de cette espèce chacune de ces nations peut le lire et le traduire en sa propre langue.

Nous disons donc que ces signes des

    peuvent être décomposés et réduits à ces élémens. Selon toute apparence, la langue qui se prononce, a été inventée avant celle qui s’écrit, par la même raison qu’un enfant crie long-temps avant d’être en état de tracer quelque figure ; et voici, je crois, l’origine des alphabets. Quelqu’un, en réfléchissant sur la langue qu’il parloit, se sera aperçu que les mots de cette langue avoient des sons élémentaires, commune entr’eux ; que ces élément sonores n’étoient pas en fort grand nombre et que toute cette diversité des mots du langage sonore étoit le résultat de la seule variation de ces sons élémentaires, par rapport au nombre et à la situation. En conséquence, il aura compris qu’en imaginant d’abord un nombre de caractères élémentaires, égal et répondant précisément à ce nombre de sons élémentaires, on pourrait ensuite en combinant ces caractères en différens nombres et en