Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/67

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qu’aux gens d’affaires et aux politiques. Il est une infinité de prédictions de cette espèce mais, comme nous l’avons dit, ce n’est pas assez, pour être en état de les faire, de cette connoissance générale qui se tire des astres, qui sont les agens ; il faut y joindre la connoissance particulière des sujets, qui sont les patiens. Il ne faut pas non pins rejeter tout-à-fait les élections ; mais il faut s’y fier moins qu’aux prédictions. Car nous voyons que, lorsqu’il s’agit de planter, de semer, ou de greffer, la précaution d’observer l’âge de la lune n’est pas tout-à-fait inutile[1].

  1. Nos physiciens, qui ne plantent, ni ne sèment, ni ne greffent, ne sont pas de cet avis. Cependant s’il se trouvoit, toute expérience faite, que ces observations fussent nécessaires quand même nous ne pourrions les expliquer, il faudrait pourtant bien les admettre. Mais d’ailleurs elles n’ont rien d’absurde. Car, de l’aveu des physiciens les diverses situations de la lune influent beaucoup sur la constitution de l’athmosphère ; et cette constitution, sans leur aveu, influe sur celle des plantes. Il ne seroit donc pas très étonnant