Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/83

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espèce, puisse sortir quelque vérité bien pure. Car, comme les mêmes phénomènes et les mêmes calculs s’ajustent et aux principes astronomiques de Ptolomée et à ceux de Copernic ; de même cette expérience vulgaire dont nous faisons usage, et cette première face que présentent les choses, peut s’appliquer à une infinité de théories différentes. Mais lorsqu’il s’agit d’une sérieuse recherche de la vérité, il est alors besoin d’une toute autre sévérité. En effet, comme le dit élégamment Aristote : Les enfans qui commencent à balbutier, donnent le nom de mère à la première venue ; puis ils apprennent à mieux distinguer leur véritable mère. C’est ainsi que l’expérience encore dans l’enfance traite de mère, toute espèce de philosophie ; mais qu’une expérience vraiment adulte reconnoît sa véritable mère. Il ne laisse pas d’être agréable en attendant de pouvoir examiner les diverses philosophies comme autant de gloses différentes sur la nature, dont les unes sont plus ou moins correc-