Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/85

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toute espèce de philosophie, quand elle est en son entier, se soutient elle-même, et ses dogmes se prêtent une lumière et une force mutuelles. Que si on les morcelle, elles ont je ne sais quoi d’étrange et de mal-sonnant. Certainement quand je lis dans Tacite les actions de Néron ou de Claude, revêtues de toutes les circonstances des temps, des personnes et des occasions, je n’y vois rien qui s’éloigne absolument de la vraisemblance. Mais quand je lis les mêmes faits dans Suétone, présentés par masses détachées, et sous la forme de lieux communs, sans égard à l’ordre des temps, alors c’est pour moi quelque chose d’incroyable, de monstrueux. On observe la même différence entre une philosophie présentée en entier et la même philosophie dépecée et comme disséquée. Or, de cette collection des opinions philosophiques, je n’exclus pas les théories et les dogmes

    philosophes, il faudrait en répéter onze fois l’exposé.