Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/98

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portent vers la région supérieure afin d’arroser la terre par des pluies ; ou enfin que la terre a été condensée et consolidée afin qu’elle pût servir de demeure stable, de base aux animaux, et autres choses semblables, on n’aurait pas tort d’alléguer de telles raisons en métaphysique ; mais en physique, elles sont tout-à-fait déplacées. Disons donc (et c’est ce que nous avons déjà commencé à dire), que toutes les explications de cette espèce sont semblables à ces rémores, qui, comme l’ont imaginé certains navigateurs, s’attachent aux vaisseaux et les arrêtent ; que ces explications ont pour ainsi dire retardé la navigation et la marche des sciences, les ont empêchées de se tenir dans leur vraie route, et les ont comme forcées de rester là. Elles ont fait, que dès long-temps la recherche des causes physiques languit négligée aussi la philosophie de Démocrite et de ces autres contemplatifs, qui ont écarté Dieu du système du monde et attribué la formation de l’univers à