Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/158

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XIV.

Le syllogisme est composé de propositions, les propositions le sont de mots, et les mots sont, en quelque manière, les étiquettes[1] des choses. Que si les notions mêmes, qui sont comme la base de l’édifice sont confuses et extraites des choses au hazard, tout ce qu’on bâtit ensuite sur un tel fondement ne peut avoir de solidité. Il ne reste donc d’espérance que dans la véritable induction, qui peut seule nous bien diriger dans une totale restauration devenue indispensable.

  1. Ce passage peut aussi être traduit de cette manière ; les mots sont la monnaie des choses, attendu qu’ils les représentent, comme la monnoie proprement dite représente la valeur des différentes espèces de choses nécessaires, utiles ou commodes. Mais une espèce, un genre, une classe, peut aussi être regardé comme une boîte renfermant un certain nombre de choses semblables et indiquées par une étiquette placée sur cette boîte. Au reste, le choix entre ces deux mots est assez indifférent, il suffit de s’entendre.