Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/214

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dans leur état de composition et dans leur configuration, étonnent l’esprit, l’engourdissent et détendent ses ressorts. C’est une différence qu’on aperçoit au premier coup d’œil, en comparant l’école de Démocrite avec les autres. La première est toujours tellement perdue dans les atomes, qu’elle en oublie les ensembles et les composés. Les autres, tout occupées à considérer les assemblages, restent si étonnées à cette vue, qu’elles en deviennent incapables de saisir ce que la nature a de simple et d’élémentaire. Il faut se partager entre ces deux espèces de méditations, et les faire se succéder alternativement, afin que l’entendement acquière tout à la fois de la pénétration et de l’étendue ; afin aussi d’éviter les inconvéniens dont nous venons de parler, et les préventions dont ils sont la source.

LVIII.

Sachons donc user de ces sages précautions, pour bannir à jamais les préjugés individuels (ou fantômes de l’an-