Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/219

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tions semblables et sans objet réel, auxquelles des théories fausses ou hasardées ont donné cours. Mais cette sorte de fantômes est facile à bannir ; car on peut, en abjurant une bonne fois, et en biffant, pour ainsi dire, toutes les théories, s’en défaire et les expulser pour toujours.

Mais une autre espèce de préjugés plus compliqués et plus profondément enracinés, ce sont ceux qui ont pour principe des abstractions inexactes ou hazardées. Choisissez tel mot que vous voudrez ; par exemple celui d’humidité, et voyez actuellement si toutes les significations qu’on lui donne sont bien d’accord entr’elles. Tout bien examiné, vous trouverez que ce mot humidité[1] n’est qu’un signe confus d’actions diverses,

  1. M. de Luc, genevois, a tenté de réduire et de fixer la signification de ce mot, et il nous paroit y avoir assez bien réussi ; il y substitue celui d’humor, qui comprend l’humidité aqueuse, l’humidité huileuse, etc.