Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/235

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qu’il eut commencé par consulter l’expérience, comme il l’auroit dû, pour établir ensuite ses principes et ses décisions : mais au contraire ; après avoir rendu arbitrairement ses décrets, il tord l’expérience, il la moule sur ses opinions et l’en rend esclave ; en sorte qu’à ce titre il mérite encore plus de reproches que ses modernes sectateurs ; je veux parler des scholastiques qui ont entièrement abandonné l’expérience.

LXIV.

Mais la philosophie empirique enfante des opinions encore plus étranges et plus monstrueuses que la philosophie raisonneuse et sophistique. Car ce n’est rien moins qu’à la lumière des notions vulgaires qu’elle ose marcher ; lumière qui, toute foible et toute superficielle qu’elle est, ne laisse pas d’être, en quelque manière, universelle et d’éclairer un grand nombre d’objets ; ce n’est pas, dis-je, sur ce fondement assez solide qu’elle s’établit mais sur la base étroite d’un petit