Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/262

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naires qui aideront singulièrement à extirper de l’entendement tous les fantômes, avec plus de douceur et de facilité.





Commentaire du second chapitre.

(a) Toutes les perceptions, soit du sens, soit de l’esprit, ne sont que des relations à l’homme, et non des relations à l’univers. Toutes les perceptions de l’esprit sont originaires des sensations. Or, qu’est-ce qu’une sensation ? c’est la perception de l’ébranlement occasionné dans l’organe du sens par le corps soit intérieur, soit extérieur, qui le touche ; et cet ébranlement varie, soit pour l’espace, soit pour le degré, selon la disposition actuelle de l’organe touché et celle des corps qui le touchent, c’est-à-dire selon les relations des objets sensibles à l’homme qui les perçoit. Ainsi, la sensation varie également comme ces relations ; et telle est la principale cause du peu d’accord qui règne entre les opinions des divers individus, considérés dans le même temps, ou du même individu, pris en différons temps ; car, les dispositions n’étant pas toujours les mêmes dans un même individu encore moins dans plusieurs, il est clair que différens individus, dans le même