Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/279

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ture ait des fins, comme le vrai but de la physique est de procurer à l’homme des moyens pour arriver à ses propres fins, il seroit utile à l’homme de considérer, même en physique, les fins de la nature. Car, ayant une fois observé quelle espèce de moyens elle emploie ordinairement pour arriver à des fins qu’il a quelquefois lui-même, il arriveroit plus aisément à ces fins, en employant ces moyens. Et quand les moyens qu’elle emploie pour arriver à certaines fins, seroient en notre disposition, ces fins une fois connues, nous connoîtrions, par cela seul, le véritable usage de ces moyens. Les physiologistes font avec raison une infinité d’expériences et d’observations pour connoître les fonctions et la véritable destination des différentes parties du corps humain ; la manière de traiter ces parties, lorsqu’elles sont ou malades, ou blessées, dépendant beaucoup de cette destination et de ces fonctions. Il en est de même de l’univers entier, qui, à bien des égards, est aussi un tout organisé, dont les parties, toutes mutuellement dépendantes les unes des autres, toutes sans cesse agissant et réagissant les unes sur les autres, sont réciproquement principes et fins, buts et moyens, les unes par rapport aux autres ; ainsi la découverte ou la démonstration des causes finales, si elle étoit possible, répandrait un grand jour sur la physique ; et si ce problème doit