Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/312

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LXXIII.

Mais de tous les signes qui peuvent nous mettre en état d’apprécier ces doctrines, le plus certain et le plus sensible, ce sont leurs fruits. Car les fruits et les œuvres sont comme les garans et les cautions de la vérité des théories. Or, quels fruits ont donné ces spéculations philosophiques des Grecs, et leurs dérivations dans les sciences particulières ? À peine durant le cours de tant de siècles, peut-on citer une seule expérience tendante à adoucir la condition humaine, et dont on puisse se croire vraiment redevable à toutes ces spéculations et à tous ces dogmes philosophiques ; et c’est ce que Celse avoue avec autant d’ingénuité que de jugement. Il ne faut pas croire, dit-il, que les remèdes qu’emploie la médecine aient été déduits méthodiquement de la connoissance des causes ou des principes de la philosophie, et n’en aient été que les conséquences pratiques ; mais, par