Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/352

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pour l’opinion publique ; mais ce dernier point a déjà été traité.

Quant à l’antiquité, l’opinion qu’ils s’en forment, faute d’y avoir suffisamment pensé, est tout-à-fait superficielle, et n’est guère conforme au sens naturel du mot auquel ils l’appliquent. C’est à la vieillesse du monde et à son âge mûr qu’il faut attacher ce nom d’antiquité. Or, la vieillesse du monde, c’est ce temps même où nous vivons, et non celui où vivoient les anciens, et qui étoit sa jeunesse. À la vérité, le temps où, ils ont vécu est le plus ancien par rapport à nous ; et à cet égard ils sont nos aînés ; mais, par rapport au monde, ce temps étoit nouveau ; et, sous ce rapport, les anciens étoient, en quelque manière, les cadets de l’univers. Or, de même que lorsqu’on a besoin de trouver, dans quelqu’individu, une grande connoissance des choses humaines, et une certaine maturité de jugement, on cherchera plutôt l’une et l’autre dans un vieillard que dans un jeune homme,