Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/379

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ils y réussissent, avoir poursuivi ou atteint quelque chose de vraiment grand ?

LXXXIX.

Mais ce qu’il ne faut pas non plus oublier, c’est que la philosophie naturelle, dans tous les temps, a eu en tête un adversaire fort tracassier et fort pointilleux. Cet ennemi, c’est la superstition, c’est le zèle aveugle et immodéré pour la religion. Car nous voyons d’abord que, chez les Grecs, ceux qui les premiers se hasardèrent à assigner les causes naturelles de la foudre et des tempêtes, furent, sous ce prétexte, accusés d’impiété et d’irrévérence envers les dieux. Et nous voyons aussi que les premiers pères de l’église ne firent pas un meilleur accueil à ceux qui, d’après des démonstrations très certaines et qu’aucun homme de sens n’oseroit combattre aujourd’hui, soutenoient que la terre est de figure sphérique et qu’en conséquence il doit y avoir des antipodes[1].

  1. Rien n’a fuit plus de tort à l’église catho-