Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Nous ne sommes pas amoureux, engoués de notre méthode, au point de prétendre qu’on ne puisse rien inventer sans un tel secours. Nous pensons même que tout homme qui, étant pourvu d’une bonne histoire naturelle, serait assez maître de lui-même pour bannir de son esprit toutes ses premières opinions, et pour réprimer en soi ce désir de s’élancer du premier vol aux principes les plus généraux, tomberoit de lui-même dans notre méthode, qui, après tout, n’est que la marche naturelle de l’esprit humain, et la route qu’il suivrait toujours par instinct, si aucune passion, aucune mauvaise habitude ne l’en détournoit. Mais, lorsqu’il sera dirigé par une méthode positive, sûre et fixe, cette marche en sera plus facile, plus sûre, plus prompte, plus ferme et plus soutenue.

Extrait de la seconde partie.

Sur une base matérielle proposée, enter une ou plusieurs natures (qualités, propriétés, modes,

la route, apprenez-leur, sur la route même, à marcher. Par exemple, donnez le premier prix au plus vertueux, et le second, à celui qui aura su le louer avec le plus de sentiment et de dignité ; car les éloges dispensés par le génie, sont la semence de la vertu, comme le bled est la graine d’hommes. Le génie et la vertu doivent s’unir dans l’homme, comme la lumière et la chaleur s’unissent dans l’astre radieux et bienfaisant qui est leur image.