Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/451

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connoître les rapports avec ces premières déterminations, comme le font ordinairement les astronomes qui, pour déterminer l’orbite d’une comète, déterminent d’abord, par l’observation, plusieurs points de son cours réel, puis achèvent l’ellipse, par le moyen de l’algèbre ; marche qu’on peut regarder comme le modèle de toute bonne théorie qui ne doit être que le résultat d’une opération commencée par l’observation, et achevée par le raisonnement ou le calcul ; au lieu, dis-je, de suivre cette judicieuse méthode, ces autres mathématiciens dont nous parlons, vont cherchant de tous côtés dans la physique, non des observations et des expériences auxquelles ils puissent donner de la précision à l’aide du précieux et puissant instrument qu’ils ont en main, mais seulement des prétextes pour faire valoir leur algèbre ; science qui a l’inconvénient d’attirer tout à elle, et de devenir, comme tous les autres jeux difficiles, une passion, une manie dans ceux qui y sont fort exercés. La tête vuide de connoissances réelles, et pleine de formules, ils ne calculent que d’après des hypothèses, c’est-à-dire, qu’ils mesurent très exactement la particule conditionnelle si. Au reste, une chose infiniment plus utile que la géométrie positive, c’est l’esprit géométrique. Car, on n’a pas toujours besoin de déterminer les quantités précises, surtout dans la morale, la politique, la