Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Comme nous tendons toujours à l’exécution en rejetant toute la partie oiseuse et stérile des sciences, tournons d’abord nos regarde vers la pratique, afin qu’elle détermine la théorie, et la sanctionne, pour ainsi dire, on lui imprimant son propre caractère.

Supposons donc que, voulant produire dans un corps une qualité telle que la couleur blanche, ou la transparence, ou la nature animale, ou la nature végétale, quelle espèce de précepte ou de règle demanderoit-on pour se diriger ? On demanderait sans doute un précepte qui indiquât un moyen dont l’effet fût certain ; qui eût une certaine latitude, et n’astreignit pas à certains moyens particuliers qu’on n’auroit pas actuellement en sa disposition ; ou qui n’exclût pas d’autres moyens dont on disposeroit ; enfin, qui indiquât un procédé plus facile que ceux qu’on suit ordinairement pour produire le même effet.

Or, un tel moyen ne diffère point essentiellement de cette forme que nous cherchons ; puisque, dans

fait ni maisons, ni jardins, ni vignobles, ni champs à bled, ni vin, ni poudre à canon, ni, etc. Si l’homme connoissoit les loir générales de la matière, il feroit beaucoup d’autres choses que la nature ne fait jamais, ou plutôt n’a jamais faites, mais plus grandes et plus extraordinaires. Il les feroit en séparant ce qu’elle unit toujours et en unissant ce qu’elle tient toujours séparé.