Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

riche. L’auteur, par le grand nombre de vues qu’il y a semées, nous forçoit, pour ainsi dire, à inventer, tandis que nous le traduisions.

XXVII. Les exemples magiques sont ceux où la quantité de la matière ou celle de la cause efficiente sont extrêmement petites, eu égard à la grandeur des effets qui, par cette raison même, ont je ne sais quoi de merveilleux, de miraculeux ; les uns, à la première vue ; les autres, même après l’examen. Ces effets magiques peuvent s’opérer de trois manières.

1°. Par la faculté qu’ont certaines substances de se multiplier elles-mêmes, comme le feu, certains poisons qualifiés de spécifiques, etc.

2°. Par la propriété qu’ont certains agens d’exciter, d’inviter au mouvement les corps sur lesquels ils exercent leur action. Tel est l’aimant qui excite la vertu magnétique dans une infinité d’aiguilles, sans rien perdre de la sienne ; tels sont encore les levains, etc.

3°, Par l’antéversion (ou précession) du mouvement, laquelle a lieu lorsque l’extrême célérité du mouvement de l’agent le met en état de prévenir toute résistance de la part des corps soumis à son action ; soit que cette résistance naisse de la force d’inertie, de la force de pesanteur, ou de toute autre.