Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/168

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égale ou supérieure à celle qu’il a déployée avant de mollir, et qui tint lieu de la résistance victorieuse que la charrette oppose par sa seule masse, par sa seule inertie.

Or, non-seulement la charrette tire le cheval en arrière ; mais, si elle ne le tiroit pas en arrière, il ne pourroit la tirer en avant ; car, supposons qu’au moment où le cheval donne le coup de collier, le poids de la charrette, ou plutôt que sa masse soit tout-à-coup et totalement anéantie, que tirera-t-il alors ? rien ; et faute de cette réaction que nous venons de supprimer, il n’y aura plus d’action.

Ainsi, dans ce second exemple, comme dans le premier, l’action dépend de la réaction ; et lui est, toutes choses égales, proportionnelle. Quand la force réagissante est supérieure à la force agissante, celle-ci n’obtient pas son effet propre et direct ; mais son action n’en est pas moins réelle, et son effet alors tout aussi réel est de diminuer, non l’effet en général, mais seulement l’effet propre et direct de la force opposée. Ces considérations sont importantes, et leur avantage est de faite disparoître toutes les exceptions ; parce qu’elles nous mettent en état de bien limiter les principes et les règles.

Mais ce qui a lieu dans les chocs, dans les pressions et dans les tractions, doit aussi nécessaire-