Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/285

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voir : l’un, de la nature chaude, vers la concavité des cieux ; l’autre, de la nature froide, vers les entrailles de la terre ; double phénomène, dis-je, dont la cause est l’antipéristase ou l’action répulsive que chacune des deux natures exerce sur sa contraire[1].

  1. Voici quelle est son idée. La région céleste est celle de la chaleur, et le corps de la terre est la région du froid ; celle où nous vivons est la région moyenne, où les deux natures contraires se trouvent mêlées ensemble par portions plus égales. Cela posé, sur les deux limites de cette région, soit en dessus, soit en dessous, chacune des deux natures livrant combat à sa contraire qui lui fait opposition, mais qui est beaucoup plus faible, la repousse, la refoule et l’accumule, de manière que, sur la limite, cette dernière a plus d’intensité, de force et d’activité qu’elle n’en auroit, sans l’opposition de sa contraire. Et telle étoit, à peu près, sur ce sujet, l’opinion des anciens, qui, à la réserve d’Héraclite, étoient bien loin de soupçonner l’existence du feu central, et de penser, comme M. de Buffon l’a avancé depuis, que cette planète n’est qu’un petit soleil encroûté, originaire du grand, et qui se refroidit de plus en plus.