Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/375

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ture de toutes ces flammes que nous connoissons, ait rien de fixe et de constant ; mais il paroît qu’elles s’allument et s’éteignent presqu’à chaque instant. Car il est clair que, dans celles de ces flammes qui sont de quelque durée, ce n’est pas la même flamme individuelle qui subsiste ainsi, mais une succession de flammes toujours nouvelles qui s’engendrent à mesure que les autres s’éteignent. C’est sur quoi il ne restera aucun doute, pour peu que l’on considère que si l’on ôte à la flamme son aliment, elle périt aussitôt. Or, voici la double supposition qui se présente sur ce sujet. Cette nature instantanée de la flamme vient de ce que la cause qui l’a d’abord produite, s’affoiblit, comme dans la lumière, les sons et les mouvemens ordinairement qualifiés de violens ; ou il faut dire que près de nous la flamme pourroit, sans aliment, subsister dans sa nature, si les natures contraires qui l’environnent, ne lui faisoient une sorte de violence, et ne la détruisoient.